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Ce manifeste a pour but d’informer quant aux risques liés aux conditions actuelles d’accueil en structure de la petite enfance et à l’école, ainsi qu’à l’impact des mesures sanitaires imposées sur le développement de l’enfant.
Nous sommes convaincus que l’intérêt supérieur de l’enfant doit toujours primer.
Il est important de rappeler que les enfants ont des droits et des besoins fondamentaux, qui assurent leur bon développement et leur santé.
L’entrave de ces besoins peut impliquer l’altération de leur intégrité physique et psychique. Au vu de ce qui précède, chaque décision concernant l’enfant doit donc se faire au regard de ces fondamentaux.
Actuellement, nous pensons que ces droits sont bafoués, en particulier à la perspective du port du masque chez les enfants en école primaire. Comme pour tout autre outil médical, le masque doit faire l’objet d’une étude fondée sur la relation bénéfice/risque.
L’association romande des logopédistes diplômés, spécialistes du langage et de la communication, recommande de limiter autant que possible le port du masque chez les professionnels s’occupant des (jeunes) enfants.
En effet, le masque devient un obstacle à la communication et à la relation en appauvrissant non seulement les signaux visuels, tels que les mimiques, expressions faciales et mouvements de la bouche, mais également les signaux auditifs par la distorsion de sons causée par le port du masque (1).
Il ne faut pas oublier que l’enfant est un être avec un développement en pleine construction.
Il apparaît primordial de l’appréhender de manière globale dans ses différentes dimensions: physique, émotionnelle, psychosociale, éducative et neurodéveloppementale.
Les mesures sanitaires imposées le cloisonnent dans sa seule dimension de santé physique.
Toute perturbation environnementale précoce pourra avoir un impact sur ses différentes dimensions développementales.
Sachant que les premiers échanges entre le bébé et son interlocuteur sont primordiaux pour son développement communicationnel, langagier et psycho-affectif, il est important que ces échanges soient fréquents et de qualité.
Les premières années représentent une période cruciale de neurodéveloppement. Avoir accès à l’intégralité du visage des interlocuteurs est nécessaire à la bonne mise en place des fonctions de la relation.
Dans la période de l’enfance, les interactions avec les pairs ainsi qu’avec les parents, famille, personnel de crèche, corps enseignants permettent à l’enfant de passer des étapes importantes telles que la communication, les constructions émotionnelles et psychiques, la compréhension du monde, l’apprentissage scolaire, les jeux, les liens d’amitié etc.. Ces étapes fondamentales lui permettront de devenir par la suite un adulte autonome capable de vivre harmonieusement en société.
Ces différents points sont relevés par une étude menée par Fan and al (2), «SARS pandemic exposure impaired early childhood development ». Les chercheurs ont pu démontrer une augmentation significative des retards dans le développement sensori-perceptif, socioaffectif et langagier.
La littérature scientifique affirme que le bon développement aussi bien au niveau de la communication et du langage est possible grâce aux signaux visuels et auditifs. Par nature, le port du masque appauvrit ces mêmes signaux, rendant les expressions faciales et mouvements de la bouche inexistants et déformant les sons.
Pour rappel, ces mêmes expressions du visage permettent à l’enfant de décoder les émotions de son entourage, d’assimiler une situation donnée et également de réguler son propre comportement.
Les échanges sociaux entre l’enfant et les adultes, le plaisir de communiquer lui permet d’apprendre à parler.
N’oublions pas que le développement de la communication et du langage chez le jeune enfant est la base de sa réussite et de son épanouissement scolaire. Son intégration sociale et culturelle en dépend également.
Un focus particulier peut être apporté sur les enfants avec des troubles du développement et des besoins spécifiques. Une qualité particulière d’interaction dans la communication entre les professionnels spécialisés de l’enfance et les enfants atypiques est primordiale.
Ces enfants particuliers subissent de plein fouet les mesures sanitaires imposées.
Chez un enfant, la notion de temporalité pour une mesure n’est absolument pas la même que chez les adultes. Par exemple, on se représente un impact nettement plus néfaste du port de masque en ce qui concerne le développement d’un nourrisson âgé d’un mois face à sa mère allaitante Covid + portant le masque durant 10 jours, ou lorsqu’un nourrisson est en contact régulièrement avec des personnes masquées (par ex: en crèche) pendant plus d’un an. Cette mesure est bien plus impactante dans ces situations que pour un adulte.
La Covid-19 n’est PAS une maladie pédiatrique(3); ne laissons pas les enfants en porter le poids avec de lourdes conséquences pour leur avenir !
Les différents rapports et expériences de terrain en Pédiatrie montrent que les enfants sont très peu malades, faisant de rarissimes complications, même en considérant les enfants avec facteurs de vulnérabilité supplémentaires.
Le taux extrêmement bas de transmission/contagiosité de la part des enfants vers les adultes présenté dans différentes études ne justifie pas la volonté actuelle de tester massivement les enfants d’âge scolaire (ou même dès la naissance !) et de leur imposer un port du masque entravant leur développement, et ce, pour tous les nouveaux variants de SARS-CoV2.
CONCLUSION
Le port du masque par des enfants ne présente pas de bénéfices en matière de protection contre l’infection à SARS-CoV2.
Par ailleurs, le port CORRECT du masque est impossible à faire respecter pour les enfants.
ZERO tolérance pour la stigmatisation des enfants dans cette crise sanitaire!
Fait par le Collectif Santé - Réinfo Covid Suisse, le 20 février 2021
Références dans le texte:
2 https://www.medrxiv.org/content/10.1101/2020.05.12.20099945v1.full.pdf
SARS pandemic exposure impaired early childhood development: A lesson for COVID-19 Yunfei Fan, Huiyu Wang, Qiong Wu, Xiang Zhou, Yubo Zhou, Bin Wang, Yiqun Han,Tao Xue, Tong Zhu medRxiv 2020.05.12.20099945; doi:https://doi.org/10.1101/2020.05.12.20099945
3 https://www.nature.com/articles/s41591-020-0962-9?afsrc=1
Davies, N.G., Klepac, P., Liu, Y. et al. Age-dependent effects in the transmission and control of COVID-19 epidemics. Nat Med 26, 1205–1211 (2020). https://doi.org/10.1038/s41591-020-0962-9
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